Les clés du burnout

Ce site, burnout-info.fr a pour vocation de vous donner des points de repères synthétiques concernant le burn out.

La synthèse que vous trouverez ici, sur le syndrome du burn out, constitue le fruit de plus de 3 ans de travaux et de recherche. Il est basé à la fois sur les écrits de H. Freudenberger, C. Maslash, mais également sur nos expériences professionnelles, les suivi individuels en thérapie ou coaching, nos interventions en entreprise et nos propres recherches. Les 5 étapes du burn out présentées sous cette forme ainsi que cette approche systémique composée de 3 groupes de facteurs sont inédits et constituent notre regard sur le burn out.

Nous sommes heureuses de mettre cette synthèse à votre disposition. Vous pouvez bien sûr vous appuyer sur ces recherches, nous vous remercions simplement de citer vos sources.
Elles sont co-auteures du livre « Les clés du burn out: guide des bonnes pratiques en entreprise » aux Editions BoD.
Littéralement « burn out » signifie se consumer.
Ce processus, considéré comme le mal du siècle, est lié à l’épuisement professionnel,
et semble être le fruit de notre société qui avance à toute allure.

C’est un sujet au cœur de l’actualité, puisque le débat est en cours à l’Assemblée Nationale, à travers une mission d’information parlementaire sur le syndrome d’épuisement professionnel, pour déterminer s’il sera reconnu comme une maladie professionnelle. Actuellement, les salariés concernés ont à prouver que leur épuisement est directement lié au travail. Si le burn out devenait maladie professionnelle, ce seraient les employeurs qui auraient à prouver qu’ils ont tout fait pour l’éviter.

Au-delà de cet aspect juridique, c’est un débat de société que le burn out permet d’ouvrir. En effet, ce syndrome provient de la conjonction de plusieurs facteurs. Des facteurs personnels (et non des profils de personnalités, comme certains peuvent le penser), mais aussi des facteurs managériaux et organisationnels. L’éventuelle reconnaissance comme maladie professionnelle est une réelle invitation à ce que chacun puisse prendre en charge sa part de responsabilité. D’abord l’entreprise et les managers, en actionnant des leviers efficaces qui font rempart au burn out, et en créant un contexte favorable pour que le salarié puisse, lui aussi, assumer ses responsabilités.

immeubleFeu

Ce n’est pas une fatalité et il existe des solutions pour prévenir ou sortir du burnout.

Ces solutions sont aussi bien à l’attention des salariés, que des managers, qui ne savent souvent pas quoi modifier dans leur mode de management vis-à-vis de ce phénomène. Et aussi, plus profondément, à l’attention des directions d’entreprise, qui permettent de faire de la lutte contre le burn out une véritable opportunité en terme d’implication, d’innovation et d’efficacité.

Ce phénomène est étudié depuis les années 70 notamment par Herbert Freudenberger et Christina Maslach.
Le burn-out se définit à la fois comme :

Un ETAT avec “un sentiment de fatigue intense de perte de contrôle
et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail”selon l’OMS

Un PROCESSUS dans lequel un professionnel précédemment très engagé perd pied
et se désengage progressivement sans le vouloir de son travail
en réponse au stress et aux tensions ressenties.

Un processus en 5 étapes

L’alarmefusee+nuage

Le professionnel est investi et engagé.
Le travail est au centre de sa vie.
Le symptôme principal est la baisse des autres centres d’intérêts hors travail.

La résistance

alpiniste

Malgré un fort travail, le professionnel n’atteint pas les résultats attendus. Il commence à douter de lui. Il redouble d’efforts : les symptômes sont des horaires élargis accompagné d’une diminution de l’énergie.

La désillusionrupture

Les résultats ne sont toujours pas à la hauteur.
Les symptômes sont l’irritabilité, l’impatience, le cynisme, l’anxiété, la difficulté à exercer un bon jugement, l’impact négatif sur les relations, l’absence de ressentis (anesthésie émotionnelle) et parfois la consommation de stimulants/somnifères.
Lié à l’épuisement, la personne fait des erreurs au travail, qui alimentent la surcharge de travail et le stress.

L’épuisementrouleau

La personne n’a plus aucune énergie. Son corps lâche littéralement.
C’est une perpétuelle angoisse ou une fatigue extrêmement intense.
C’est à cette phase que l’on peut retrouver l’image d’Épinal : cloué dans son lit ou prostré dans son bureau. À ce stade, la moyenne est de 6 mois pour récupérer physiquement. La personne aura aussi à se reconstruire dans l’estime d’elle-même. D’où l’importance de bien connaître le syndrome pour ne pas l’attribuer à des causes erronées (profil soi-disant fragile, pas capable), mais à la physiologie humaine qui s’est déréglée.

Le Renouveau

Toute personne qui connait la phase 4 du burn out doute de pouvoir revenir travailler un jour. C’est à ce titre qu’il nous parait fondamental de faire apparaitre cette 5ème phase du burn out. En effet, après plusieurs semaines voire plusieurs mois d’arrêt de travail la personne retournera travailler. Le burn out est un syndrome transitoire et pas une finalité.  Il est donc important de préparer la reprise d’activité professionnelle, c’est ce que nous appelons le « renouveau ».

L’origine du burn out est le STRESS.

Selon l’OMS  le stress est un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et de ses propres ressources pour y faire face. Le stress est une réaction physiologique qui assure notre survie.
Quant cette réaction est sollicitée ponctuellement, elle assure pleinement sa fonction. Dans le cas du burn out, cette fonction physiologique de stress est stimulée en permanence ce qui amène un dérèglement du système.

 Les 3 composantes du burn out

Selon Herbert Freudenberger et Christina Maslach :

L’épuisement émotionnel

batteryperte de motivation, de plaisir au travail et d’énergie

La dépersonnalisation

robotstratégie d’adaptation amenant à une déshumanisation des relations
et à une attitude plus négative ou distante

La perte de sens, de l’accomplissement de soi au travail


boussole

avec une perte de l’estime de soi

Les causes

Elles sont de 3 ordres :

Les causes organisationnellesorganisationnel

Manque d’autonomie, d’esprit d’équipe et de vision.
Manque de visibilité du sens de sa contribution professionnelle.
Aspects culturels, notamment représentation du “bon professionnel ” véhiculé culturellement par l’entreprise (exemple : salarié disponible, doit-il être joignable 24h/24 ? Réactivité = immédiateté ?)

Les causes managériales

managerManager par la contrainte et le contrôle.
Absence de reconnaissance du manager et de clarté dans les objectifs et les moyens.
Fonder sa légitimité sur l’expertise.
Manque d’équité.
Considérer le salarié comme interchangeable, ne pas valoriser sa valeur ajoutée personnelle et unique.
Donner un feedback UNIQUEMENT négatif

Les causes personnelles

personnesIl existe de nombreuses causes personnelles parmi lesquelles une très grande importance donnée au travail (absence d’autres centres d’intérêt, conscience professionnelle très élevée, application du sens du détail à toutes les tâches), peu confiance dans ses capacités, situation personnelle difficile, qui n’est pas un facteur en soi mais peut être un facteur aggravant les sources de tensions ou de pressions.

Les symptômes

 Physiques

physiqueDes douleurs physiques peuvent apparaitre ou s’amplifier : mal de dos, lombalgies, dorsalgie, cervicalgies, douleurs articulaires-hanches, genoux, épaules, poignets,  céphalées, migraines, troubles gastro-intestinaux, maux de ventre.
On observe aussi une augmentation de la transpiration, la tachycardie, une baisse des défenses immunitaires (donc diminution de la résistance aux maladies).
Les crises d’angoisse, difficultés à l’endormissement, insomnies, fatigue intense sont fréquents. Nous portons votre attention quant  à la consommation de stimulants et/ou de somnifères et/ou d’alcool.

Psychologiquescerveau

Le sentiment de ne pas être à la hauteur, la peur de l’échec ou de l’incompétence entraînent une oppression ou tension permanente. Cela peut nourrir un sentiment d’impuissance associé ou non à une baisse de l’estime de soi. Le déni de l’état de burnout est très fréquent.

Émotionnels

emotionsLe sentiment d’être vidé, la tristesse voire le désespoir avec parfois des idées noires qui entrainent une attitude négative et défaitiste. L’ anxiété, l’anesthésie émotionnelle (absence de ressenti), l’irritabilité, l’impatience, le cynisme, la difficulté à exercer un bon jugement font souvent partie du tableau clinique.

Inter-relationnels

relations Nous l’avons noté ci-dessus il existe une augmentation de comportements négatifs. Parmi eux l’isolement du conjoint, la gestion de la vie privée de façon “professionnelle”, des relations plus tendues avec les collègues et les clients.  Il devient difficile voire impossible “d’arrondir les angles”. Le travail rapporté chez soi le soir ou le week-end, le travail comme sujet majoritaire de préoccupation ou de discussion témoignent du déséquilibre qui s’installe (autour de l’activité professionnelle).